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La sécurité des ingrédients dans les produits de beauté

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Trois questions à Stéphane Dhalluin, Directeur International de l’Évaluation de la Sécurité

Quelles sont les étapes de contrôle de la sécurité des ingrédients chez L’Oréal ?

Stéphane Dhalluin : Avant de parler de contrôles, il faut revenir sur deux notions clés : le danger et le risque.

Contrairement aux apparences, par exemple, le sel ou le sucre sont dangereux pour la santé si on en mange en grande quantité. Or, à faible dose, pour assaisonner les plats, ils ne présentent aucun risque particulier. Et si, au lieu de les manger, on ne fait que les toucher, alors ils ne présentent plus aucun risque puisqu’ils ne pénètrent pas dans le corps. C’est là qu’intervient la notion d’exposition.

Pour les cosmétiques, on va donc d’abord examiner le danger intrinsèque de chaque ingrédient et recueillir toutes les données disponibles (famille chimique, pureté, toxicité connue…). Ensuite, on regarde quelle sera l’utilisation du produit final, dans lequel entrera cet ingrédient : le produit reste-t-il sur la peau ou est-il rincé ? S’applique-t-il sur une petite zone comme les lèvres ou les paupières ou au contraire sur le corps entier ? Est-il utilisé tous les jours ou occasionnellement ?

La combinaison de ces deux notions (le danger et l’exposition) permet de déterminer à quelle dose il n’y aura absolument aucun risque pour la santé à utiliser cet ingrédient. Et nous divisons cette dose au moins par 100 pour prendre une marge de sécurité supplémentaire.

Une fois chaque ingrédient examiné, la dose sans risque déterminée et divisée par au moins 100, on évalue la formule complète. Elle peut contenir une trentaine d’ingrédients, tous utilisés à des concentrations bien définies. On vérifie alors sa tolérance par des études cliniques sur volontaires sous contrôle dermatologique ou ophtalmologique. Bref, nous prenons toujours le temps d’assurer la sécurité de nos consommateurs : ainsi, un produit met en moyenne entre neuf et douze mois à être développé, voire 18 mois pour un produit bébé.

Enfin, chez L’Oréal, nous avons mis en place un réseau mondial de cosmétovigilance qui surveille le marché et remonte le moindre effet indésirable qui pourrait survenir chez un consommateur lors de l’utilisation d’un produit commercialisé.

Et au moindre débat, qu’il soit scientifique ou même sociétal, nous réexaminons systématiquement nos formules afin de confirmer leur parfaite sécurité.

Quels sont les standards de L’Oréal en termes de sécurité des ingrédients ?

S. D. : Chez L’Oréal, les standards de sécurité sont les plus hauts parce que la santé du consommateur est notre priorité absolue.

Nombre de nos chercheurs sont aussi médecins, dermatologues, pharmaciens et ont ainsi prêté le serment d’Hippocrate ou de Gallien. Nos produits sont élaborés avec soin de la manière la plus rigoureuse qui soit pour ne présenter aucun risque pour la santé humaine. Ainsi, c’est une équipe de plus de 100 personnes, dont des toxicologues et des médecins qui, partout dans le monde, conduisent les protocoles et signent les visas de sécurité. Ces toxicologues s’engagent et ils sont responsables.

D’ailleurs, nous mettons sur le marché plus de 7 milliards de produits par an dans le monde et nous n’avons jamais eu à en retirer un seul pour problème de santé grave.

Et ce, depuis plus d’un siècle.

L’industrie cosmétique fait beaucoup d’efforts de transparence, puisqu’elle pratique depuis longtemps l’étiquetage des ingrédients qu’il contient, sur le produit lui-même. Et bien sûr, c’est une industrie extrêmement contrôlée : ainsi, en Europe, la cosmétique obéit à la plus stricte de toutes les réglementations au monde. Par ailleurs, saviez-vous par exemple que pas moins de 100 contrôles qualité sont effectués avant la moindre mise sur le marché ?

Dans certains cas, il nous arrive même de dépasser les exigences réglementaires. Par exemple, pour certaines populations comme les femmes enceintes ou les enfants, chez qui la perception du risque peut être plus forte, il nous arrive d’éviter d’utiliser ou de réduire la concentration de certains ingrédients, alors qu’ils ne présentent aucun risque.

Et surtout, nous n’attendons pas les controverses pour appliquer un principe d’anticipation à nos formules : c’est ainsi que nous avons spontanément cessé d’utiliser il y a plusieurs années, le triclosan, ou le diéthylphtalate… alors qu’ils étaient autorisés, et bien avant qu’ils ne soient publiquement remis en cause.

Quelle est votre position sur les ingrédients controversés comme les parabènes, les sels d’aluminium, etc. ?

S. D. : Pour vous répondre sur les parabènes, tout d’abord :

Un produit cosmétique mal protégé peut entraîner des risques pour la santé du consommateur. Les conservateurs en général, et les parabènes en particulier, jouent donc un rôle indispensable pour éviter la contamination bactérienne. Saviez-vous que l’abeille produit du méthylparabène pour éviter que le miel ne moisisse ? C’est dire à quel point il est naturellement inoffensif.

Comme l’ensemble des ingrédients utilisés par L’Oréal, les parabènes que nous utilisons sont sans risque pour la santé. Ils sont tous autorisés par la réglementation la plus stricte au monde, celle en vigueur en Europe. Nous sommes même plus stricts que les réglementations actuelles en privilégiant l’usage des parabènes les moins controversés (éthylparabène et méthylparabène).

En outre, nous proposons des produits « sans parabène » à des consommateurs qui les recherchent. Nous veillons à ce que cette information, utile pour le consommateur, ne soit pas dénigrante pour ces conservateurs absolument essentiels pour d’autres produits.

Quant aux sels d’aluminium, ils sont très efficaces contre la transpiration et ses mauvaises odeurs. Ils participent à l’hygiène et au bien-être du consommateur.

Comme l’ensemble des ingrédients utilisés dans les produits de L’Oréal, ils sont sans risque pour la santé. Dans nos produits anti-transpirants, l’évaluation de leur sécurité repose sur un socle de données scientifiques solide et complet, évalué par des experts indépendants. Ils sont bien sûr autorisés par la réglementation la plus stricte au monde, celle en vigueur en Europe.

La communauté médicale a rappelé qu’il n’y a pas de relation de cause à effet entre le cancer du sein et l’utilisation des sels d’aluminium, car ils ne peuvent quasiment pas pénétrer dans la peau.

Cependant, nous proposons des produits « sans sels d’aluminium » à des consommateurs qui les recherchent. Et nous recherchons actuellement des alternatives aux sels d’aluminium qui permettraient une efficacité encore renforcée.

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