Cette Direction a piloté en 2022 l’actualisation de l’étude évaluant les impacts financiers liés aux risques du changement climatique pour le Groupe (voir paragraphe 4.1).
La notion de principaux risques environnementaux comprend les risques liés aux incidences de l’activité du Groupe sur son écosystème et les risques d’impact du changement climatique à court et moyen termes sur le modèle d’affaires, l’activité et les performances financières du Groupe.
Le Groupe a identifié 4 risques et 3 opportunités principaux, relatifs aux risques physiques et risques de transition liés au changement climatique. Ces risques ont de potentielles conséquences sur la chaîne de valeur, les activités, et l’élaboration de la stratégie du Groupe.
Les analyses approfondies portent sur l’identification et l’approche dynamique de ces risques ; l’évaluation de leurs impacts à l’aide de scénarios élaborés sur deux hypothèses fondées sur les trajectoires 1,5 °C et 3-4 °C ; et l’intégration de dimensions politiques, économiques, sociales, technologiques, environnementales et juridiques (analyse PESTEL).
Ces analyses ont été réalisées selon les scénarios RCP1.9 et RCP8.5 (1) du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), afin d’identifier et d’évaluer les risques physiques et de transition associés au changement climatique.
Deux horizons temporels ont été considérés : un horizon 2030,moyen terme, et un horizon 2050, long terme, afin d’identifier les impacts associés aux hypothèses climatiques à ces échéances.
Les experts métiers des équipes Achats, Packaging, Logistique, Recherche & Innovation, Développement Durable, Prospective et Études consommateurs ont été mobilisés pour cette analyse des risques et des opportunités.
Des études ont été menées sur l’impact du changement climatique au regard de l’approvisionnement en matières premières d’origine végétale.
Des hypothèses ont été formulées sur : les trajectoires de la tarification du carbone, les attentes des parties prenantes et les préférences des consommateurs. Ces hypothèses représentent les principaux facteurs d’exposition de L’Oréal aux risques de transition climatique.
Ces travaux permettent au Groupe d’adapter ses politiques et de définir ses objectifs stratégiques quant aux risques et aux opportunités liées au réchauffement climatique. Les résultats de cette étude et les plans d’actions ont été présentés notamment à la Directrice Générale de la RSE, au Directeur Général Administration et Finances ainsi qu’au Comité d’Audit.
La revue des risques du Groupe intègre les risques physiques et risques de transition associés aux Opérations, ainsi qu’aux évolutions de sa chaîne de valeur et de son écosystème. Des risques aussi divers que ceux associés aux phénomènes climatiques extrêmes sur les infrastructures du Groupe ou celles de la Supply Chain, ceux inhérents à la raréfaction des ressources, au prix du carbone (taxes, systèmes d’échange de quotas d’émissions) et à leurs impacts financiers, ou bien encore ceux liés à la réputation du Groupe et aux attentes des consommateurs, sont analysés. Ils donnent lieu à des démarches d’évaluation d’impacts dans le cadre des scénarios construits, et contribuent à la définition d’orientations stratégiques.
Les risques et opportunités principaux suivants ont été étudiés.
Risque 1 : la réglementation concernant les mécanismes de prix du carbone (taxes spécifiques sur l’énergie fossile, taxes carbones, et systèmes d’échange de quotas d’émission) constitue un enjeu important pour le Groupe et ses fournisseurs. Dans ce contexte, l’augmentation du prix à la tonne des émissions directes de gaz à effet de serre des fournisseurs pourrait se répercuter sur les prix de vente de leurs produits et services, et avoir un impact sur les coûts d’exploitation de L’Oréal. Afin d’atténuer ce risque, le Groupe s’engage avec ses fournisseurs, par l’intermédiaire du CDP Supply Chain, à ce qu’ils conçoivent et mettent en œuvre des cibles de réduction de leurs émissions, ainsi que les plans d’actions associés (voir paragraphe 4.3.1.2).
Risque 2 : l’évolution des préférences des consommateurs vers des choix de consommation de plus en plus influencés par l’empreinte carbone des produits et la performance climatique globale des entreprises pourrait avoir un impact financier important, progressivement, et à moyen terme pour L’Oréal. Si ce risque était insuffisamment maîtrisé, la réduction de la demande des consommateurs pourrait potentiellement avoir un impact négatif sur les revenus pour L’Oréal. Pour prévenir ce risque, la stratégie du Groupe consiste à réduire l’empreinte carbone des produits, et à permettre aux consommateurs de prendre des décisions d’achat éclairées. Ces derniers seront informés de manière transparente, en réponse à leurs attentes, sur les enjeux de développement durable (voir paragraphe 4.3.1.3.2.). L’étude a également pris en compte des hypothèses plus générales, associées à la transformation de la société, et à de potentielles évolutions du pouvoir d’achat des consommateurs, selon les scénarios considérés.
Risque 3 : en tant que leader mondial de la cosmétique, L’Oréal est dépendant de la disponibilité des matériaux utilisés pour le packaging de ses produits. La transition vers une économie bas-carbone s’accompagne d’une évolution dans la conception des packagings et des matériaux, plus durables et plus innovants. Une compétition accrue sur le marché des matériaux d’emballage durables, avec pour conséquence une pénurie des ressources associées, pourrait impacter L’Oréal. Ces facteurs pourraient provoquer une augmentation du prix moyen des matériaux pour le packaging et une augmentation des coûts de production.
(1) Representative Concentration Pathways [RCP] – AR6