Le premier programme de développement durable de L'Oréal a été lancé en 2013 sous le nom de « Sharing Beauty With All », avec un horizon fixé à 2020. Ce programme visait à intégrer la durabilité à tous les niveaux de la chaîne de valeur de l'entreprise, de l'innovation à la production et à la consommation. Parmi ses réalisations notables : une réduction de 81 % des émissions de CO2 des usines et centrales de distribution en valeur absolue ainsi qu'une diminution de 49 % de leur prélèvement d'eau (1) par rapport à 2005.
Lancé en 2020, le programme L’Oréal pour le Futur incarne l’engagement profond du Groupe L’Oréal en matière de développement durable en se concentrant sur trois piliers clés : transformer l'entreprise dans le respect des limites planétaires (2), accompagner son écosystème dans sa transformation durable et contribuer aux grands défis sociaux et environnementaux du monde. Avec des ambitions à horizon 2025 et 2030 (voir 1.4.2), L’Oréal pour le Futur reflète la conviction du Groupe que la performance économique et la responsabilité environnementale et sociale sont indissociables.
Depuis son lancement, L’Oréal pour le Futur a permis de réaliser des progrès significatifs. Par exemple, en 2024, les sites du Groupe ont atteint 97 % d'énergie renouvelable (3), 92 % des ingrédients des formules et des matériaux d’emballage biosourcés sont traçables et issus de sources durables, ou encore par le biais de ses différents Fonds, L’Oréal a investi dans la restauration d’écosystèmes naturels dégradés ou dans le soutien à des populations vulnérables. Ces progrès démontrent l'engagement concret de L'Oréal à assumer une responsabilité pour réaliser une croissance inclusive et durable.
Le contexte mondial en constante évolution amène néanmoins les entreprises à devoir s’adapter en continu et à affiner leurs évaluations de risques et opportunités en matière de développement durable de manière régulière. Les réglementations, en particulier l'arrivée de la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) et les attentes de la société civile changent elles aussi. A mesure que le Groupe gagne en maturité sur ces sujets, se posent de nouvelles problématiques. Par ailleurs, la connaissance environnementale elle aussi évolue. Les projections climatiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) par exemple, sont régulièrement mises à jour, ce qui a une incidence sur les stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre des entreprises, les menant à définir des plans d’action d’atténuation bien sûr mais aussi des plans d’adaptation. En ce sens, le Groupe a début 2024 révisé ses objectifs de décarbonation pour se réaligner sur les nouvelles recommandations de la SBTi. Cet engagement exemplaire illustre l’approche proactive que L’Oréal entend toujours poursuivre. Parallèlement, la transformation systémique vers une économie circulaire nécessite la mise en œuvre à grande échelle de systèmes de responsabilité élargie des producteurs (REP) s'appuyant sur des dispositifs de collecte et de tri à grande échelle. Ces systèmes sont essentiels pour optimiser l'éco-conception, permettre la réutilisation et atteindre des taux de recyclage élevés, et favoriser la disponibilité de matériaux recyclés de qualité. Ces défis combinés soulignent la nécessité d’adapter et de consolider les programmes de développement durable pour répondre aux enjeux actuels et futurs.
L’Oréal s’emploie d’une part à intégrer plus profondément la double matérialité dans sa stratégie, d’autre part à se baser sur les données scientifiques les plus récentes. Pour faciliter ce processus, L'Oréal renforce continuellement ses systèmes de suivi des performances, ses processus d’animation et ses investissements en innovation.
Focus sur la matérialité
Les analyses récentes de matérialité réalisées dans le cadre de la CSRD, notamment via des analyses TCFD et TNFD, ont mis en exergue l’importance accrue de certains objectifs de L’Oréal pour le Futur et la moindre matérialité de certains. Alors que L’Oréal soutient pleinement l’accent mis par la CSRD sur un langage standardisé pour une meilleure comparabilité, certains de ses engagements utilisent une terminologie ou méthodologie propre nécessitant ainsi une adaptation. De plus, certains objectifs fonctionnent actuellement comme des ambitions continues et seront formalisés comme politiques globales plus larges pour s’aligner pleinement sur les cadres de reporting CSRD. Compte tenu de ces éléments, L’Oréal a considéré plus approprié de ne pas présenter les objectifs dans le rapport de durabilité.
Adapter et prioriser
Pour répondre à ces exigences en constante évolution, L’Oréal a initié en 2025, à mi-parcours de son programme lancé en 2020, une réévaluation globale de ses engagements, afin d’en confirmer les priorités au regard des leçons apprises au cours de leur déploiement, voulant en garantir la pertinence, l'exhaustivité de leur portée et la sincérité de leur niveau d'ambition. Cette approche permettra à L'Oréal de concentrer ses efforts sur les sujets les plus importants et les plus stratégiques, conformément aux résultats de l’analyse de double matérialité réalisée en 2024, et d'ajuster les actions et/ou cibles en fonction des progrès réalisés et des défis restant à venir.
Pour s’aligner sur la terminologie de la CSRD, L'Oréal prévoit d’engager un dialogue spécifique avec les parties prenantes afin d’intégrer plus explicitement certaines ambitions dans des politiques formelles telles que définies par la CSRD. Cette approche mettra en évidence la maturité avancée de L’Oréal dans certains domaines, démontrant leur pleine intégration dans les processus décisionnels. Cela permettra également à l'entreprise de concentrer ses ressources et ses efforts sur les sujets qui comptent le plus.
L’Oréal reconnaît que les défis environnementaux et sociaux sont interconnectés et nécessitent une approche collaborative, en association avec l’ensemble de son écosystème. La réduction de l’empreinte carbone tout au long du cycle de vie des produits nécessite une innovation continue, l’approvisionnement en ingrédients durables, la réduction des emballages ou encore la promotion d’une consommation responsable sont des enjeux cruciaux. Or l’atteinte de ces objectifs dépend de nombreux facteurs externes. La collaboration entre les entreprises, les gouvernements et les consommateurs sera essentielle pour surmonter les obstacles technologiques et financiers.
La complexité de la chaîne de valeur de L’Oréal, de l’approvisionnement en matières premières à la distribution, pose également des défis sociaux importants, notamment en matière de respect des droits humains. L’Oréal s’efforce d’accompagner ses fournisseurs dans l’adoption de pratiques responsables tout au long de sa chaîne de valeur. La collaboration avec les ONG, les experts et les autres acteurs de l’industrie sera essentielle pour relever ces défis.